Grasse vintage - Les militaires et les pompiers
GRASSE-VINTAGE
LES MILITAIRES
ET LES SAPEURS POMPIERS
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LES MILITAIRES
Déjà au cours du XVIIIème siècle, les autorités militaires françaises avaient refusé à plusieurs reprises que la ville de Grasse accueille dans ses murs une garnison militaire. Il a fallu attendre la fin du XIXème siècle quand la Prusse a envahi l'Est de la France en 1873 pour que Grasse soit enfin retenue comme ville de garnison susceptible de défendre nos frontières en danger. Les chasseurs alpins s'y installeront dans des bâtiments flambant neufs construits à cet effet dans le quartier Saint-Claude, au sud de la ville. Grâce à quoi, la ville de Grasse connut une période économiquement très prospère. Les chasseurs alpins du XXIIIe BCA y resteront une cinquantaine d'année et marqueront à tout jamais la vie de la cité. Encerclé et capturé à Lépanges-sur-Vologne le 21 juin 1940, le XXIIIe BCA sera dissous et ne sera plus jamais reconstitué.

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Ce blog a été réalisé par : andre.raspati@gmail.com
Avec mes plus vifs remerciements aux différentes personnes qui m'ont aidé à réaliser ce blog "Grasse-Vintage" et tout particulièrement :
- La Région PACA qui m'a aimablement autorisé à utiliser les textes et les photos publiés dans l'inventaire général du Patrimoine Culturel : https://dossiersinventaire.regionpaca.fr/gertrude-diffusion/recherche/globale?texte=%22parfumerie+de+Grasse%22&type=Dossiers
- Le centre de Documentation iconographique, documentaire et historique produite par les services patrimoniaux de la DRAC PACA et réalisée par Gabriel BENALLOUL - http://patrimages.culture.fr/
- La Maison du Patrimoine de la Ville de Grasse dont la responsable Laurence ARGUEYROLLES m’a permis d’accéder à de très nombreuses informations - animation.patrimoine@ville-grasse.fr
- Les Archives Communales de la Ville de Grasse qui m'ont aidé dans mes recherches et permis d'accéder à de très nombreuses informations - http://www.ville-grasse.fr/archives_communales.html
- Corinne JULIEN-BOTTONI qui m'a aimablement autorisé à publier ses articles de l'histoire de Grasse qui paraissent régulièrement dans Nice-Matin
- Robert VERLAQUE, professeur, historien, auteur d'ouvrages sur Grasse (Grasse du Moyen-Age à la Belle-Epoque, Grasse au XX ème siècle), Président du Cercle Culturel de Grasse qui m'a transmis de nombreux documents
- Alain SABATIER, photographe qui m'a autorisé à utiliser ses clichés pour illustrer mes blogs
- Toutes les personnes qui m'ont prêté leur collection de cartes postales, de photos ou de documents.
- Toutes les personnes qui publient ou qui ont publié sur les réseaux sociaux des documents ayant un lien avec mon blog
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Bibliographie
- "Contribution à la connaissance de la ville de Grasse" de Joseph FARNARIER
- "Le Pays de Grasse" de Hervé de FONTMICHEL
- "Grasse, Portrait d'une ville provençale" d'Alain SABATIER et Lucien AUNE
- "Grasse, dans les bouleversements du XXe siècle" de Robert VERLAQUE
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Si un document qui figure dans ce blog n'est pas libre de droit merci de me le signaler
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LES CASERNES DE GRASSE
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Photo des casernes prise par Jean Luce vers 1900
Le quartier des casernes au tout début du XXème siècle

Grasse, le carrefour des Casernes
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LA VIE À LA CASERNE
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LES CHASSEURS ALPINS EN VILLE
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Les mariages des militaires étaient nombreux à Grasse
LES CHASSEURS ALPINS EN MANOEUVRE
Grasse, Saint-Vallier, Le Plan, Plascassier...
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Les chasseurs alpins au retour de manoeuvre passent par le lavoir de La Foux
Les chasseurs alpins en exercice à La Sarée sur la commune de Bar-sur-Loup (photos de Jean LUCE publiées en 2017 sur Facebook (groupe "Tu sais que tu es de Grasse quand....")
Centre d'instruction de haute montagne du 6e BCA (Bataillon de Chasseurs Alpins).
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Photographe SCA : Roland Faure - Documents Jean Napoli
L'hôpital militaire à Grasse période 1914/18. Il s'agit sans doute de la villa Guérin occupée depuis les années 1980 par les services d'actions sociales de la ville de Grasse
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Le monument aux morts de la ville de Grasse
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Lorsqu'après la guerre de 1914/18, le Maire de Grasse, Jean OSSOLA, a voulu rendre hommage aux morts de la guerre, il a demandé la construction d’un monument aux morts et il aurait souhaité le placer dans le jardin des Plantes c’est à dire en dessous du Cours à l’endroit où se trouvait, à l’époque, une petite terrasse avec tonnelle

D’autres versions de l’emplacement avaient été évoquées : au Clavecin, mais il ne fallait pas déménager la statue de Fragonard … sur le Cours mais l’endroit était trop festif ...
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Malheureusement pour l’esthétique de la place de la cathédrale, Jean Ossola a été battu aux élections municipales qui ont eu lieu à ce moment-là. Le nouveau Maire est un médecin, le Docteur PERRIMOND qui décide de faire autre chose que son prédécesseur : « Je vais installer le monument aux morts en face de la cathédrale et devant le jardin de l'hôtel particulier des Fanton d'Andon» car, à cette époque, le jardin des Plantes était plutôt mal famé et mal fréquenté en particulier le soir.
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Il a donc fait surélever le bas de la place du Puy pour que l’espace soit remodelé avec une légère pente depuis la cathédrale vers le monuments aux Morts, mais laissant le jardin de l’hôtel Fanton d’Andon légèrement en contrebas.




En plus , en dessous du monument, une grande salle a été construite ; on y accède par une porte située au milieu de l’escalier Vauban (entre la rue Tracastel et la place du grand Puy). Il s’agissait de la salle de recueillement des veuves. La salle existe toujours ; elle est parait-il dans un état lamentable victime d’inondations fréquentes. (Photos ci-dessus)
Bref, l’inauguration de cet ensemble de travaux a eu lieu le 4 Mars 1928

L’allure générale de la place a été complètement défigurée ce que les grassois n’ont pas apprécié à l’époque. Le Docteur PERRIMOND a d’ailleurs été contraint à démissionner.
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On peut tout de même s’attarder au travail du sculpteur en particulier sur le haut du monument. On y trouve les principales caractéristiques de la guerre et de l’armée : officiers, soldats, cavalerie, infanterie, aviation, marine…

D'après une conférence de Me Hervé de Fontmichel le 8 décembre 2009 au Palais des Congrès de Grasse.
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LA LIBÉRATION DE GRASSE
par les américains le 24 Août 1944
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Un soldat américain offre un chewing-gum aux petits Grassois (photo FB)
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LES NOUVELLES CASERNES
Au quartier des casernes, les bâtiments d'origine ont été rasés et remplacés par un ensemble plus actuel et certainement plus confortable (fin XXe siècle).
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Le Cercle des officiers de Grasse
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Ce magnifique bâtiment se trouve sur le Jeu de Ballon.
"C'est le cercle des officiers du 23e Bataillon des Chasseurs Alpins, quand ils étaient installés à Grasse. L'établissement Bonnin (détaillant et grossiste en boissons alcoolisées) a ensuite occupé le lieu. Puis il est devenu un des cinémas de Grasse. Sa façade Art Nouveau est pourvue de larges baies aux vitraux colorés. C'était un lieu de rencontre et un café enfumé. Les femmes y étaient interdites !!!.
https://www.monument-tracker.com/guide/4086-cercle-des-officiers.html

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LES CASERNES SAINT-CLAUDE
pour la gendarmerie mobile
"L’escadron 23/6 de gendarmerie mobile (EGM) de Grasse, qui appartient au groupement 2/6 de Hyères fête ses 80 ans. Il a en effet été créé en 1938. Une prise d’armes a réuni le 8 juin à la caserne Saint-Claude les autorités militaires et civiles, autour de près de 200 anciens de l’unité qui se sont retrouvés autour d’un déjeuner en plein air dans la cour.
A cette occasion, en présence du drapeau de la région de Gendarmerie Provence Alpes Côte d’Azur, les morts de l’unité ont été honorés. Mais l’unité grassoise célèbre aussi ses 80 ans à travers une exposition réalisée en lien avec la délégation au patrimoine de la gendarmerie lui confie une exposition, ouverte au public du 8 au 27 juin 2018 dans la salle du conseil municipal de l’hôtel de ville de Grasse, qui retrace l’histoire de l’unité et de la gendarmerie mobile en général. Plusieurs écoles ont déjà prévu de la visiter, ce qui renforcera le lien armée-nation".
https://lessor.org/lactualite-paca/lescadron-de-grasse-fete-ses-80-ans-et-sexpose/


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Occupées par la Gendarmerie Nationale qui a remplacé la Gendarmerie Mobile fin XXe siècle


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LES SAPEURS POMPIERS DE GRASSE
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D’abord, un peu d’histoire
Occupé depuis la préhistoire, le « grand Puy » piton aux nombreuses sources va voir s’ériger une ville qui sera dévastée de nombreuses fois. Communauté libre dès 1138, la cité, administrée par quatre consuls, passe en 1171 un traité commercial avec Gènes avant sa soumission en juillet 1227, au Comte de Provence qui maintient les privilèges accordés. C’est une agglomération fortifiée mais à la population décimée par les épidémies de peste (1451 et 1470) qui devient française lors de l’annexion de la Provence par Louis XI en 1482.
Incendiée et pillée par les troupes de Charles Quint, Grasse se relèvera au XVIIe siècle aux travers des tanneries avant que « les gants parfumés » apportent la prospérité qui conduira la ville à devenir « capitale mondiale des parfums ». Préfecture du département du Var de 1793 à 1795, la cité et son arrondissement seront réunis en 1860 au Comté de Nice pour former le nouveau département des Alpes-Maritimes.
Bien avant de parler de pompiers…
Les minutes des procès de la « justice Royale » comme de la « sénéchaussée de Grasse » renferment de nombreuses traces d’incendies mentionnées dans les décisions des tribunaux royaux :
- Un feu de gerbier de blé qui opposait M. Jean CRESPS aux frères André et Jean BERNARD va conduire le juge à prononcer le 29 septembre 1708, contre ces derniers, une peine, assortie d’amende, de dix ans de bannissement.
- 1768, MM. Pierre MOUTON et LIOULAUD de PLASCASSIER sont interrogés par le juge MARTIGNY le 18 février pour « un vol de chaumes avec incendie » au détriment de M. Joseph HUGHES, fermier de Messire Albert AITHIOS, seigneur de CAILLE.
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- la destruction par incendie malveillant d’une maison au quartier Saint Christophe le 14 août 1786, verra requérir sévèrement « François de FANTON, Seigneur d’ANDON, Conseiller du Roy, Lieutenant Général Criminel ».
La justice ira encore plus loin, lors d’un incendie à MOUGINS le 17 février 1783 « des personnes mal intentionnées mirent le feu à la maison au point que cet incendie qui dura un jour entier a consumé l’intérieur et même les couverts de la dite bastide ». Ne trouvant pas de coupables, le magistrat va exiger qu’un avis soit proclamé aux messes des trois dimanches consécutifs « ceux et celles qui ont connaissance des faits sont tenus de venir à révélations (…) sous peine d’excommunication ». Il est vrai que le juge s’appelait M. François - Etienne de St Jean de PRUNIERE… Evêque de GRASSE…
Au XIXème siècle, la transmission obligatoire par le sous-préfet de GRASSE du relevé trimestriel des incendies permet de retrouver un feu de meules de blé quartier de la PAUTE le 26 janvier 1838, un feu de forêts le 19 août 1848, un incendie de maison le 2 septembre 1838.
L’idée…et les débuts
Fin de cet été 1853, M. Gustave MERCIER LACOMBE, Préfet du VAR adresse au sous-préfet FERAUD et au juge de paix de GRASSE un projet d’organisation de Corps de pompiers.
La réponse du juge jette un regard impitoyable sur ses concitoyens « cette institution, toujours utile et même indispensable trouvera peut-être peu de partisans ici, parce que les incendies sont rares et que l’égoïsme est un fruit de la localité (…) Il est à peu près certain que la classe la plus élevée ou bourgeoisie locale ne croira pas de sa dignité de faire partie de la compagnie et verra en même temps avec peine que ces fonctions soient remplies par les autres (…) ce n’est pas de l’hostilité mais bien une défiance réciproque (…) si l’on peut vaincre ces difficultés, il serait facile de composer une compagnie formée d’hommes dévoués et sûrs. Je pense donc qu’on ne doit rien négliger pour faire réussir un projet offrant des avantages sous tous les rapports. »
Puis deux incendies viennent frapper GRASSE : le feu de la teinturerie du Sieur Auguste MAGALLON dans la nuit du 12 au 13 juillet 1854 et l’incendie en plein centre ville, au quatrième étage, de l’appartement de Monsieur LORIA, feu heureusement rapidement éteint.
Il nous faudra attendre le 7 mars 1870 pour que le sous-préfet de GRASSE adresse au Préfet des Alpes-Maritimes une lettre qui précise l’existence d’une formation… « Monsieur le Maire est parvenu avec grand peine à organiser dans cette ville une Compagnie de Sapeurs Pompiers qui dans le principe se composera de 25 hommes mais qui s’accroîtra sans nul doute par la suite. L’essentiel pour le moment c’est qu’elle se constitue et même avec les éléments restreints qu’elle présentera dès son début je pense qu’elle pourra rigoureusement suffire aux éventualités qui se produiront ».
C’est le 1er octobre 1869 que naît officiellement la Compagnie des Sapeurs Pompiers de GRASSE, disposant d’une pompe à bras et armée le 5 août 1870 de « 24 fusils à percussion d’infanterie et de 24 sabres de troupes à pied modèle 1831 ».
Le 12 août 1870, est nommé comme lieutenant, commandant cette Compagnie, Monsieur Jean ROUGIER, mécanicien qui démissionnera le 2 juin 1872.
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L’organisation
29 juin 1872, sous la présidence de Monsieur le maire, en assemblée plénière, sont nommés à la tête de cette compagnie forte de 24 hommes, le capitaine Anatole DE VILLEPEYS et le lieutenant Bérenger RAYNAUD. Puis le 8 avril 1874, le Lieutenant Jean MASSON prend en main les destinées de la compagnie pour vingt huit années.
Le 3 février 1893 est approuvé le nouveau règlement de la subdivision, document complet d’organisation avec ses chapitres, composition, organisation, service et fonctionnement. C’est grâce à ce règlement qu’il est possible de découvrir que GRASSE possédait au moins deux pompes à bras. Le Corps se structure sous les ordres du Lieutenant MASSON, il comporte deux sous-officiers, trois caporaux, un clairon et treize sapeurs. Ces vingt pompiers défendent en 1899, une population de 13.507 âmes.
Début XXème siècle
Une explosion de bâtiment d’habitation, rue de la délivrance, le 20 septembre 1900 va mobiliser la compagnie : trois étages effondrés suite à l’explosion d’un tonneau de poudre de minage. Tout en menant l’extinction du sinistre nos pompiers retireront des décombres au bout de nombreuses heures d’effort, un nourrisson qui expirera quelques heures après son dégagement et une enfant de quatre ans indemne. Malheureusement deux autres personnes seront retrouvées décédées, une femme écrasée par la chute d’un plafond et un adolescent, carbonisé.
Changement de chef en avril 1902, Monsieur Cyprien MARTIN, sergent major et adjoint du lieutenant MASSON succède à ce dernier qui vient de décéder. Nommé sous-lieutenant le 16 avril 1902, il sera proposé à l’avancement au grade de lieutenant le 4 mars 1907, au bout de trente-cinq ans de service passés dans les pompiers de la Marine puis au sein de la Compagnie de GRASSE… Le matériel s’étoffe pour cette ville qui vient de franchir en 1906 la barre des 20.000 habitants. Achat de lances et tuyaux pour 270 francs en 1910, réparations du matériel pour 305,38 francs le 5 mai 1911, 200 francs de tuyaux en avril 1912.
Aux fins de récupérer le local des pompes à incendie qui jouxte l’Hôtel de Ville pour y implanter l’asile de nuit, la mairie prend le 20 août 1913, une délibération visant à déplacer les sapeurs pompiers dans un local disponible « sous les terrasses Tressemannes permettant de faciliter considérablement les secours en cas d’incendie ».
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Le premier conflit mondial va voir mobiliser la plus grande partie de l’effectif du Corps : 16 en 1915, 15 en 1916. Et pourtant en cette nuit du 14 septembre 1916, il faut âprement lutter pour enrayer le sinistre qui dévore la scierie Jean LAMBERT, sur l’ancienne route de CANNES :
- Réveillant sa mère et sa sœur à grands cris au vu des flammes, Mademoiselle LAMBERT part ensuite vers la villa voisine appeler son voisin le capitaine RUFFLE, commandant d’armes de la place de GRASSE. Ce dernier fait rassembler les Chasseurs Alpins au clairon et commence à diriger la lutte en attendant l’arrivée des pompiers.
- Toute la scierie est embrasée, dans une petite écurie attenante, un âne est brûlé vif, et sous les ordres du sous-lieutenant CROUSILLAC les pompiers s’attellent à sauver la maison d’habitation contiguë au bâtiment.
- L’usine sera détruite mais … la maison sauvée… Le caporal Pierre BEUIL, qui dirigeait la manœuvre de la pompe à bras sera blessé à la jambe droite et soigné à l’infirmerie de garnison.
Le Capitaine Antoine CROUSILLAC
Nommé Lieutenant le 10 mai 1937, Antoine CROUSILLAC est à la veille du second conflit mondial à la tête de 40 pompiers dont 7 permanents qui disposent de 4 pompes à bras, 2 moto-pompes, utilisent comme moyen de transport… un car automobile Renault et comme moyen hydraulique… l’arroseuse municipale… L’effectif du temps de guerre atteindra 67 hommes en février 1943, avec les pompiers auxiliaires. Le lieutenant Antoine CROUSILLAC sera nommé capitaine le 29 juin 1946. Le 5 mars 1947, sous la présidence du Docteur COLOMBAN, maire, le conseil municipal va proposer le transfert de la caserne dans un immeuble de la place de la Buanderie. Le projet évalué à quatorze millions de francs et validé par le Commandant POULLAN, inspecteur départemental, recevra un avis favorable du Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme le 10 avril 1947 mais ne sera pas suivi.
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Né à GRASSE le 7 février 1911, sapeur volontaire le 1er avril 1933, adjudant le 15 octobre 1943, lieutenant le 10 janvier 1951, M. Louis CROUSILLAC prend les rênes du corps de GRASSE le 30 août 1952. Le 13 décembre 1954, le conseil municipal décide « de construction et d’aménagement des garages pour le matériel des Sapeurs Pompiers sur le terrain communal du Bld Carnot », la réception définitive des travaux sera réalisée le 13 juin 1958. Nommé capitaine le 7 décembre 1957, M. Louis CROUSILLAC restera en fonction jusqu’en février 1976 moment où il fera valoir ses droits à la retraite avec le grade de chef de bataillon.
Le matériel communal s’est étoffé au fil des ans… Pour remplacer bientôt l’autopompe DELAHAYE 140 A de 14 chevaux, la ville va acquérir en janvier 1968, un Premier secours CITROEN C 350, engin pompe qui rejoint les deux ambulances et la « 4 L » RENAULT de liaison. En cette année 1968, le matériel départemental remisé à GRASSE est important : jeep radio, voiture tout terrain, jeep pompe avec citerne de 250 litres d’eau, deux camions citerne de 600 litres, 3 camions lourds feux de forêts et une camionnette CITROEN type HY. Bientôt arrivera le Fourgon pompe Tonne départemental Berliet GAK 20 H n°215, et……..En ce matin du 23 février 1972, l’échelle pivotante semi-automatique de 24 mètres SAVIEM SM5 s’installe dans le garage du centre de secours principal.
Louis CROUSILLAC, Chevalier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur, venait de voir arriver la première « grande échelle » de Grasse… Etape d’une longue route dans l’histoire de cette famille de sapeurs pompiers si nous songeons que soixante ans plus tôt, les mains d’Antoine, son père, saisissaient la traverse du timon du chariot pour traîner en courant la pompe vers le brasier… au son du tocsin.
Texte de Alain BERTOLO - Avril 2008
https://www.sdis06.fr/IMG/pdf/S_P_GRASSE.pdf
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Bibliographie
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- "Le Pays de Grasse" de Hervé de FONTMICHEL
- "Grasse, Portrait d'une ville provençale" d'Alain SABATIER et Lucien AUNE
- "Grasse, dans les bouleversements du XXe siècle" de Robert VERLAQUE
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